Construisons ensemble la médecine du XXIème siècle
En novembre 2008 était publié un rapport ministériel sur la "Place de la télémédecine dans l'organisation des soins" (https://docplayer.fr/2437520-Rapport-la-place-de-la-telemedecine-dans-l-organisation-des-soins.html). La télémédecine était censée améliorer certains problèmes d'accès aux soins déjà présents à cette époque.
Près de 16 ans plus tard, l'évolution du numérique en santé conduit à envisager la "Place de l'Intelligence artificielle (IA) médicale et de la télésanté (télémédecine et télésoin) dans l'organisation de soins", en particulier des soins distanciels permis par ces technologies numériques.
Le "tsunami", annoncé dès le début des années 2000, de patients atteints de maladies chroniques liées au vieillissement est aujourd'hui une réalité. Il déstabilise nos systèmes de santé, tant au niveau de la médecine de ville qu'au niveau des établissements de santé. La demande de soins est devenue supérieure à l'offre et il manquerait, selon l'OMS, au moins 16 millions de professionnels de santé dans le monde pour faire face à cette demande de soins. Il sera difficile de rattraper le retard en ressources humaines, malgré le numérus apertus décidé dans la plupart des pays développés pour augmenter l'accession des étudiants à une formation qualifiante en santé.
La France ne fait pas exception à cette situation. La saturation chronique depuis plus de 10 ans des services d'urgences hospitaliers et des cabinets médicaux de ville en est l'expression quotidienne, situation aggravée par les mauvaises décisions politiques prises à la fin des années 90 et au début des années 2000 (https://telemedaction.org/423570493/demande-de-soins). Les personnes atteintes de maladies chroniques ont du mal à retrouver un autre médecin traitant après le départ en retraite de leur premier médecin qui a souvent accompagné toute la famille. Les Pouvoirs publics tentent de mettre en place des organisations professionnelles innovantes, comme le transfert de taches médicales à des pharmaciens et des infirmiers en pratique avancée (IPA) au sein d'équipes de soins primaires, de soins spécialisés ou de maisons de santé pluriprofessionnelles.
Porteuse d'espoirs, la transformation numérique du système de santé est en marche avec le développement progressif d'une médecine "hybride" qui alterne des soins distanciels et des soins présentiels. Ces organisations innovantes commencent à être reconnues par la plupart des sociétés médicales savantes, qu'elles soient nationales ou internationales (https://telemedaction.org/422016875/m-decine-hybride-du-21-me-si-cle)(https://telemedaction.org/422021881/m-decine-hybride-au-21-me-si-cle).
L'implication de plus en plus grande des patients dans le suivi de leur santé conduit à introduire de nouveaux devoirs tant pour les patients que pour les professionnels de santé (https://telemedaction.org/437100423/tc-ponctuelle-et-devoirs-de-l-usager), d'autant que les nouvelles organisations permises par les technologies numériques proposent aux patients devenir davantage acteur de leur propre santé, notamment à travers un dossier numérique centré sur le patient (https://telemedaction.org/422021881/le-patient-acteur-de-sa-sant), qui lui permet de vivre l'"expérience patient" et d'évaluer les soins qui lui sont prodigués (https://telemedaction.org/422021881/452585514).
L'intelligence artificielle médicale (IAM) renforce la qualité des pratiques distancielles.
La télésurveillance médicale devient la principale organisation des soins distanciels chez les patients atteints de maladies chroniques et représente l'organisation innovante des soins qui devrait "désengorger" les établissements de santé en prévenant les hospitalisations potentiellement évitables (https://telemedaction.org/422885857/439232997) (https://telemedaction.org/423570493/444836043)(https://telemedaction.org/422021881/tlm-et-hpe-hospitalisation-potentiellement-vitable). Le nombre de maladies chroniques concernées par cette organisation innovante ne fait que croître (https://telemedaction.org/422021881/m-decine-hybride-au-21-me-si-cle). Les expériences pionnières des 20 dernières années (https://telemedaction.org/422885857/430420923)(https://telemedaction.org/445927157/446085920)(https://telemedaction.org/432098221/432585208)(https://telemedaction.org/432098221/434845707), confortées par l'expérimentation française ETAPES pour le financement par la solidarité nationale (https://telemedaction.org/422016875/432585384), ainsi que par les grandes études internationales (https://telemedaction.org/423570493/429367907)(https://telemedaction.org/422885857/430864752).
Alors que les études pionnières s'appuyaient essentiellement sur la participation des patients à leur propre surveillance, les solutions de télésuivi sont aujourd'hui toutes pilotées par l'IA avec des algorithmes de plus en plus performants pour initier une alerte auprès des professionnels de santé en charge de la télésurveillance médicale. Cette évolution technologique n'est pas sans poser des problèmes de nature éthique que la France a abordé dès les années 2020 en créant l'obligation de garantie humaine vis à vis des résultats fournis par les algorithmes de l'IA générative (https://telemedaction.org/437100423/451936125)(https://telemedaction.org/437100423/452118895) (https://telemedaction.org/437100423/452236993)(https://telemedaction.org/437100423/ethique-et-t-l-sant), obligation adoptée également par l'Europe en décembre 2023 dans l'AI-Act (https://telemedaction.org/423570493/garantie-humaine-et-ia).
Il ne fait aucun doute que les autres pratiques de télésanté bénéficieront également de l'IAM. Des expériences pionnières de téléconsultation non-programmées s'appuient depuis plus de 10 ans sur des algorithmes qui permettent de mieux orienter le patient dans le parcours de soins en évitant l'adressage aux urgences hospitalières (https://medvir.fr/). L'étude pléthysmographique du visage au cours d'une téléconsultation programmée ou non-programmée devrait permettre dans un futur proche de mesurer les paramètres vitaux en complément ou à la place des mesures réalisés par les objets connectés (https://telemedaction.org/422016875/449376350), solution qui pourrait également profiter à la pratique du télésoin en vidéotransmission. La téléexpertise reposant sur l'analyse d'images bénéficie aujourd'hui de l'IAM comme en téléradiologie (https://telemedaction.org/432098221/442010275)(https://telemedaction.org/432098221/442345182), en télépathologie (https://telemedaction.org/432098221/426791869), en télécardiologie (https://telemedaction.org/432098221/442385138) (https://www.sciencesetavenir.fr/sante/coeur-et-cardio/cardiologs-un-algorithme-pour-detecter-les-pathologies-cardiaques-sur-ecg_111627), en endoscopie digestive et télégastroentérologie (https://telemedaction.org/432098221/432801669), en télédermatologie (https://telemedaction.org/445927157/447041039), etc.
Enfin, toutes les thérapies digitales (https://telemedaction.org/451887616/444061514) en développement dans le traitement et le suivi des maladies chroniques, comme le diabète (https://telemedaction.org/451887616/452719641), bénéficient de l'IAM (https://telemedaction.org/451887616/dtx-en-2024).
26 avril 2024