Comment les soins distanciels par télésanté et santé numérique se sont développés en cancérologie au cours de la dernière décennie (1)


Depuis la fin de la pandémie Covid-19, de nombreuses spécialités médicales ont découvert l'intérêt de la mise en place d'une médecine hybride proposant aux patients un parcours de soins alternant des soins distanciels et des soins présentiels. C'est notamment le cas de la cancérologie.

Une équipe de chercheurs américains des universités de San Francisco en Californie, de Pittsburgh en Pennsylvanie et de Charlottesville en Virginie vient de publier un "state of the art" des nouveaux parcours de soins hybrides en cancérologie dans la revue de référence The Lancet Digital Health.

Nous rapportons dans ce billet les données les plus significatives. Un premier billet traitera du contexte, de la méthodologie, et des résultats. Un billet suivant rapportera la discussion des auteurs de l'étude.


Digital health and telehealth in cancer care: a scoping review of reviews. Shaffer KM, Turner KL, Siwik C, Gonzalez BD, Upasani R, Glazer JV, Ferguson RJ, Joshua C, Low CA. Lancet Digit Health. 2023 May;5(5):e316-e327. doi: 10.1016/S2589-7500(23)00049-3.PMID: 37100545


INTRODUCTION


Avant la pandémie de COVID-19, la santé numérique et la télésanté étaient peu courantes dans les soins oncologiques standard à l’échelle mondiale.

Dans le domaine de la recherche clinique, on s’intéresse depuis plus d’une décennie à l’exploitation de la technologie pour accroître l’accessibilité, l’évolutivité et la rentabilité des soins.

La mise en œuvre d’interventions par téléphone et par Internet (via des appels téléphoniques, des vidéoconférences, des applications mobiles et des pages Web) peut réduire la charge liée au temps de traitement d'un cancer et élargir l’accès aux soins à des interventions fondées sur des données probantes pour la prévention et le contrôle du cancer, la surveillance de la maladie, les soins de soutien, la prise des décisions thérapeutiques, etc.

La recherche clinique sur les soins distanciels en cancérologie a connu une croissance rapide au cours de la dernière décennie, avec une accélération brutale pendant la pandémie. Nous avons cherché à identifier l’état actuel des preuves en synthétisant et en résumant les articles de la littérature internationale consacrés à ce domaine.


Les définitions de la santé numérique et de la télésanté.
La santé numérique est définie comme l’utilisation de « technologies numériques pour la santé, telles que l’Internet des objets » ainsi que de « plateformes informatiques, de la connectivité, des logiciels et des capteurs pour les soins de santé et les utilisations connexes ».

La télésanté est définie par la Health Resources and Services Administration des États-Unis comme « l’utilisation de technologies électroniques de l’information et des télécommunications pour soutenir les soins de santé cliniques à distance, l’éducation des patients et des professionnels de la santé, la santé publique et l’administration de la santé ».

Bien que cette définition puisse aussi inclure la santé numérique, la télésanté est souvent utilisée de manière plus étroite pour décrire les interactions synchrones entre les professionnels de santé et les patients (par exemple, un rendez-vous effectué par vidéoconférence pour une téléconsultation).

Dans cette revue, les termes "santé numérique" et "télésanté" sont utilisés ensemble afin de représenter l’ensemble des interventions de soins distanciels en cancérologie permis par la technologie numérique.


Une revue élargie des connaissances scientifiques.
Pour un résumé complet des connaissances scientifiques sur les soins distanciels en cancérologie, notre revue élargit les conclusions des articles sur les interventions de télésanté chez les patients atteints d'un cancer de trois façons.

Premièrement, des articles suggèrent que les recherches futures doivent porter spécifiquement sur la prévention du cancer et la promotion de la santé. Notre travail prend en compte ce besoin en résumant la littérature sur l’utilisation de la télésanté tout au long de la trajectoire des soins en cancérologie, de la prévention du cancer à la fin de vie et au deuil.

Deuxièmement, notre travail fournit la première compilation des publications sur la santé numérique en cancérologie, ce qui est important compte tenu de la couverture large du remboursement pendant la pandémie pouvant inclure la communication électronique asynchrone (c’est-à-dire via les portails des patients). De plus, les pratiques de santé numérique évoluent rapidement et sont très prometteuses pour que les interventions soient plus accessibles et rentables, en réduisant la dépendance au personnel de santé.

Troisièmement, cette revue de la littérature inclut les interventions des professionnels de santé en cancérologie, ainsi que celles des aidants familiaux. Les pratiques de santé numérique et de télésanté sont prometteuses pour faciliter des soins plus collaboratifs entre les différentes disciplines de la santé et pour surmonter les nombreux obstacles auxquels les aidants familiaux sont confrontés pour accéder aux soins de santé.
Les extensions que nous incluons dans cette revue sont nécessaires pour comprendre l'état de la science plus large sur les pratiques de santé numérique et de télésanté dans le cadre des soins en cancérologie.

Enfin, il est important de savoir si la littérature actuelle est inadéquate ou obsolète afin d'orienter les futures recherches pour améliorer les soins dispensés par la santé numérique et la télésanté chez les patients atteints d'un cancer. La description des tendances et des preuves disponibles sur les interventions et pratiques numériques et de télésanté dans le cadre des soins en cancérologie peut également aider à orienter les justificatifs de paiement lorsque les services de télésanté ne sont étayés que par des données empiriques.

Ainsi, nous identifions et résumons dans ce travail les articles sur la santé numérique et la télésanté dans les parcours de soins comportant  des soins distanciels délivrés en cancérologie dans le but de détailler l'état actuel de la science et d'identifier les éventuelles lacunes importantes qui permettront de guider les futures revues.


MÉTHODOLOGIE


Une recherche documentaire électronique complète a été menée pour les revues systématiques évaluées par des pairs publiées depuis la création de la base de données jusqu'au 1er mai 2022. Le protocole a été enregistré (protocole INPLASY 3635) et nous avons adhéré aux directives PRISMA pour classer les articles. Aucune source de financement n'a spécifiquement soutenu ce travail.
Critères d'éligibilité
Les publications incluses devaient répondre à des critères d’éligibilité a priori : littérature en anglais ou traduite en anglais, publiée dans une revue à comité de lecture et répondant aux critères de population, d’intervention, de comparaison, de résultats et de conception de l’étude tels qu'ils sont détaillés. Lorsque cela était possible, ces critères ont été intégrés aux stratégies de recherche de chaque base de données, mais toutes les études ont été examinées manuellement pour établir leur éligibilité. Il n’y avait pas de critères d’exclusion basés sur la situation géographique, le sexe ou l’âge des participants (c’est-à-dire que les études portant sur des enfants, des adolescents et des jeunes adultes étaient aussi éligibles à l’inclusion) ou sur les résultats rapportés.
Pour les critères de population, l'exposition d'intérêt était le cancer, que ce soit en tant qu'individu à risque de cancer, patient recevant déjà des soins, survivant du cancer, aidant familial en cancérologie ou professionnel de santé impliqué dans la prestation de soins en cancérologie. Les articles qui comprenaient des études axées sur des problèmes de santé, autres que le cancer, ont été exclues.
Pour les critères d'intervention, les publications incluses devaient évaluer une intervention de santé numérique ou de télésanté ou une pratique de soins de santé, telles que définies par la Health Resources and Services Administration des États-Unis. Les publications uniquement axées sur les technologies qui collectent et transmettent les données de santé (c-à-d. la surveillance à distance des patients), sans qu'il y ait de lien explicite avec une intervention télésanté ou de santé numérique ou avec une amélioration des résultats des soins en cancérologie ont été exclues.

Pour les critères de comparaison et de résultat, il n'y avait aucune restriction (par exemple, les articles comprenant des essais pilotes à un seul groupe étaient éligibles à l'inclusion).
Pour les critères de conception de l’étude, tous les dossiers inclus étaient des articles de la littérature qui utilisaient une méthode de recherche. En plus des revues systématiques formellement identifiées et étiquetées comme exploratoires, narratives ou intégratives, il y avait des revues autrement étiquetées, qui étaient aussi éligibles à l’inclusion si elles spécifiaient une recherche systématique de la littérature dans les bases de données électroniques. Nous avons envisagé de limiter notre recherche aux seules revues systématiques adhérant aux lignes directrices PRISMA. Cependant, pour identifier les revues résumant la littérature pertinente de manière plus générale sur la santé numérique et la télésanté dans les soins en cancérologie, nous avons choisi d’inclure toutes les revues spécifiant une stratégie de recherche clinique.
Stratégies de recherche et critères de sélection
Les auteurs ont créé des stratégies de recherche avec une bibliothécaire médicale (CJ) pour identifier les articles publiés sur le thème de la santé numérique, de la télésanté et du cancer. En utilisant une combinaison de rubriques médicales, de phrases de texte, de mots-clés et d'autres terminologies spécifiques à la base de données, des stratégies ont été élaborées pour trouver des articles pertinents.

Les bases de données consultées étaient PubMed, Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature, American Psychological Association PsycINFO, Cochrane Reviews et Web of Science. Les listes de référence de la littérature connexe ont également été examinées pour trouver des enregistrements pertinents. Les articles sélectionnés pour la sélection initiale comprenaient un titre ou un résumé avec au moins une rubrique, une phrase ou un mot-clé lié au cancer, à la santé numérique et à la télésanté. La littérature non publiée et grise n'a pas été recherchée.

La littérature a été initialement consultée le 1er septembre 2021, avec une mise à jour le 2 mai 2022, pour inclure les rapports publiés avant cette dernière date. Dans le cadre du processus d’évaluation par les pairs, une expression (« intervention » et « téléphone », « en ligne », « numérique », « mobile », « Internet », « technologie », « application » ou « texte ») a été ajoutée à la stratégie de recherche. La recherche finale avec cette stratégie a été effectuée le 19 septembre 2022, avec des termes de recherche supplémentaires pour identifier les documents pertinents publiés jusqu’au 1er mai 2022.
Processus de sélection
Les enregistrements uniques ont été comparés aux critères d'éligibilité avec Rayyan, un outil d'évaluation en ligne. Les codeurs n'étaient pas masqués aux revues ou aux auteurs pendant la sélection. Avant le premier tour de sélection, un guide de sélection a été créé pour former tous les auteurs examinateurs aux critères d'éligibilité. Au premier tour, les titres et les résumés des études ont été examinés par deux des trois codeurs (KMS, RU ou JVG).

Les divergences entre les codeurs ont été résolues par consensus. Toutes les citations qui répondaient initialement aux critères ont été incluses dans un deuxième tour de sélection des articles en texte intégral. Les articles en texte intégral ont été examinés par deux des huit auteurs (KMS, KLT, CS, BDG, RU, JVG, RJF ou CAL), les divergences étant résolues par KMS ou RU. Les raisons de l'exclusion au cours de l'étape d'examen du texte intégral ont été enregistrées.
Extraction et synthèse des données
Les données ont été extraites des dossiers inclus à l'aide d'un formulaire standardisé et prédéfini avec Qualtrics, un outil d'enquête en ligne, qui a été testé par des codeurs. Les articles n'ont pas été masqués pendant l'extraction des données. Les données ont été extraites indépendamment par deux des huit auteurs (KMS, KLT, CS, BDG, RU, JVG, RJF, CAL), les divergences étant résolues par KMS, RU ou JVG. Les codeurs ont extrait les métadonnées de l'examen et les données sur la population éligible, les caractéristiques de l'intervention et la conception de l'étude. L'extraction et la catégorisation des résultats de la mise en œuvre selon la terminologie utilisée par Proctor et ses collègues ont été réalisées a posteriori par consensus de KMS, KLT et CS. La sélection des articles, le filtrage et l'extraction des données ont été achevés le 4 octobre 2022. Les données ont été présentées sous forme de tableaux et résumés, et les lacunes dans la synthèse de la littérature ont été identifiées.


RÉSULTATS


Au total, 1196 articles ont été identifiés, dont 280 avec textes intégraux qui ont été évalués pour déterminer leur éligibilité. Parmi ceux-ci, 146 ont été exclus, car non conformes aux critères d'inclusion. Les 134 articles restants répondaient aux critères d'éligibilité et ont été inclus dans la synthèse. Les articles inclus ont été publiés dès 2010, avec une augmentation notable à partir de 2018. Nous n’avons trouvé aucune preuve indiquant que l’un quelconque des articles était financé par l’industrie. Le tableau ci-dessous à gauche montre le nombre de revues publiées chaque année depuis 2010 sur la santé numérique et la télésanté en cancérologie.


















Populations concernées par cette revue.

128 (95,5 %) des 134 articles inclus portaient sur des études d’intervention de santé numérique chez les patients atteints d'un cancer,

18 (13,4 %) portaient sur des études d’intervention chez les soignants et aidants, et seulement 5 se concentraient exclusivement sur les aidants. Cinq études (3,7 %) portaient sur des interventions au niveau des professionnels de santé, lesquelles visaient à améliorer l’expérience des patients atteints de cancer, grâce à un formation continue des professionnels ou à une collaboration renforcée avec ces professionnels.

95 articles (70,9 %) n'ont pas limité l'inclusion  en fonction du type de cancer. Parmi les articles qui ont abordé un ou plusieurs types de cancer, 17 portaient sur le cancer du sein, 7 sur le cancer gynécologique, 6 sur le cancer de la peau, 5 sur le cancer colorectal, 4 sur le cancer de la prostate4 sur le cancer hématologique3 sur le cancer du poumon et 1 sur le cancer du cerveau.

Dix articles (7,5 %) se sont limités aux patients pédiatriques, adolescents ou jeunes adultes atteints de cancer ou à leurs soignants. Aucun des articles ne s'est concentrée uniquement sur les patients adultes plus âgés atteints de cancer ou sur leurs soignants.

56 (41,8 %) des 134 études n’ont pas restreint l’inclusion (ou n’ont pas précisé) en fonction du stade du parcours de soins, bien qu’elles aient eu tendance à se concentrer sur les interventions délivrées pendant le traitement actif jusqu’à la rémission.

Parmi les articles qui se sont concentrés sur une ou plusieurs étapes spécifiques du parcours, 48 (35,8 %) ont abordé la phase de traitement actif.

Deux études ont abordé les soins aux patients en fin de vie à la suite d'un cancer, mais aucune n’a abordé le deuil du soignant ou de l'aidant.

Le tableau  ci-dessus à droite montre les données probantes illustrant la fréquence des examens par individu ciblé par une intervention de santé numérique ou de télésanté tout au long du parcours de soins.


Modalités d'interventions de santé numérique et de télésanté.

Plutôt que de se concentrer sur une seule méthode d'intervention, les articles retenus ont eu tendance à inclure des modalités d'interventions combinées, portant à la fois sur des prestations de santé numérique et sur des pratiques de télésanté.

87 (64,9 %) incluaient des études délivrant entièrement ou partiellement des interventions de santé numérique, 78 (58,2 %) des interventions de télésanté synchrone et 78 (58,2 %) d'applications mobiles.

Les articles incluaient moins souvent des interventions utilisant des plateformes de messagerie électronique ou des messages asynchrones sécurisées (n = 39 ; 29,1 %) ou des services de SMS ou de messagerie courte (n = 37 ; 27,6 %).

Les autres composantes de prestations comprenaient l'utilisation d'appareils portables (n = 12 ; 9,0 %), les médias sociaux (n = 8 ; 6,0 %), la réalité virtuelle (n = 8 ; 6,0 %), les appels téléphoniques automatisés ou les appels à réponse vocale interactive (n = 7 ; 5,2 %), le transfert d'images en mode différé (n = 6 ; 4,5 %), les dossiers médicaux électroniques ou les portails dédiés aux patients (n = 5 ; 3,7 %), les jeux actifs ou vidéo (n = 4 ; 3,0 %) et la thérapie interactive assistée par robot (3 ; 2,2 %).
73 articles (54,5 %) n'ont pas restreint l'inclusion (ou n'ont pas précisé) en fonction de l'impact des interventions.

Parmi les articles qui ont abordé un ou plusieurs types d'interventions, 24 (17,9 %) ont étudié le changement de comportement en matière de santé, suivi dans 18 articles (13,4 %) du soutien psychosocial ou de la gestion de la détresse, et 14 (10,4 %) de la détection ou de la gestion des maladies.

En outre, 124 articles (92,5 %) n'ont pas restreint (ou n'ont pas précisé) l'inclusion en fonction du type d'implication du prestataire. Une seule revue a clairement spécifié l'inclusion de programmes entièrement automatisés (c'est-à-dire sans intervention humaine), concernant l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) pour diagnostiquer le cancer de la peau ou le mélanome à partir d'images de lésions cutanées.


L'apport des méta-analyses.

29 articles (21,6 %) incluaient une méta-analyse de toutes ou d'un sous-ensemble des études.

Parmi ces 29 méta-analyses, les interventions de santé numérique et de télésanté ont été comparées à n'importe quel comparateur dans 14 méta-analyses (48,3 %), ou aux soins habituels dans 9 méta-analyses (31,0 %).

Une méta-analyse a comparé le conseil génétique délivré par télésanté à celui donné en présentiel, montrant que la télésanté n'était pas inférieure au conseil donné en présentiel, notamment lorsqu'il s'agissait d'évaluer la détresse psychologique liée au cancer et les connaissances du patient sur sa maladie.

Dans l'ensemble des méta-analyses, le résultat le plus souvent examiné était la qualité de vie : 11 méta-analyses ont rapporté des effets positifs des interventions de santé numérique et de télésanté par rapport à une population contrôle et 6 ont rapporté des résultats non significatifs.

Les méta-analyses ont également rapporté des résultats positifs pour les interventions de santé numérique et de télésanté sur la dépression (9 effets positifs, 4 effets non significatifs), l'anxiété (8 positifs, 3 non significatifs), l'autonomie (5 positifs, aucun nul), l'activité physique (4 positifs, un non significatif) et sur les dépistages du cancer (4 positifs, aucun nul).

Les résultats étaient mitigés pour d'autres paramètres comme la fatigue (5 effets positifs, 5 effets nuls), la douleur (3 effets positifs, 4 effets nuls) et la détresse (2 effets positifs, 2 effets nuls).

De nombreuses études ont indiqué qu'aucune méta-analyse n'avait été réalisée en raison d'une trop grande hétérogénéité des méthodes et des résultats. 113 publications (84,3 %) ont été qualifiées de revues systématiques ; 7 (5,2 %) ont inclus le terme « cadrage » et 5 (3,7 %) le terme « intégration ».

L'évaluation de la qualité méthodologique ou du risque de biais est considérée comme un élément essentiel de reporting dans 81 des 113 revues systématiques (71,7 %).


Résultats de la mise en œuvre.

83 (61,9 %) des 134 études n’ont pas fait état de résultats liés à la mise en œuvre.

Ce résultat pourrait être dû au fait que les études incluses n’ont pas fait état de résultats. Parmi les études qui ont extrait des résultats liés à la mise en œuvre, 36 (26,9 %) se classaient dans la catégorie d’acceptabilité des interventions par les patients, 32 (23,9 %) dans la catégorie de faisabilité et 29 (21,6 %) dans celle de la fiabilité. Aucune des revues n’a extrait de résultats de la mise en œuvre à mi-parcours ou à la fin de la phase d'intervention, comme la pénétration ou la durabilité.


COMMENTAIRES. Il faut saluer la méthodologie de cette étude qui lui permet d'affirmer qu'elle est la première à faire un "state of the art" sur les soins distanciels en cancérologie. Il intéressant de souligner que les soins distanciels font appel non seulement aux pratiques professionnelles de télésanté mais aussi aux solutions technologiques de la santé numérique. Un certain nombre des études publiées font état de résultats positifs sur le parcours de soins des patients atteints d'un cancer, notamment à la phase active du traitement. Cette excellente revue révèle néanmoins des lacunes actuelles qui nécessiteraient de futures études : l'impact des solutions de santé numérique et de télésanté dans la prévention des cancers, sur la qualité de vie sociale des patients, ainsi qu'au stade des soins palliatifs du cancer. Cette mise au point est très utile pour construire de nouveaux parcours de soins en cancérologie et améliorer les connaissances par de nouvelles études cliniques.


15 décembre 2024


Le prochain billet fera connaître la discussion des auteurs de la revue sur leurs résultats.