Construisons ensemble la médecine du XXIème siècle
Publiées à la fin du mois d'octobre 2024 (https://telemedaction.org/think-tank/1-res-preconisations) les premières préconisations du Think Tank Télésanté et Numérique en Santé méritent d'être expliquées à la lumière des données scientifiques post pandémie qui ont consolidé le concept de parcours de santé hybride rendu possible par le formidable développement des outils numériques au cours de ces toutes dernières années post-pandémiques, notamment en France (https://telemedaction.org/422021881/449536030). Cette télésanté a été "rénové" en 2022 par la transformation numérique réussie du système de santé français.
Si le concept de soins hybrides existait déjà avant la pandémie, en particulier chez les patients diabétiques et insuffisants rénaux, sa mise en œuvre était freinée par l'absence de moyens numériques fiables et sécurisés garantissant la confidentialité des échanges de données entre les patients et les professionnels de santé. Il est aujourd'hui possible de réaliser des soins distanciels efficaces, de qualité et sécurisés en alternance avec des soins présentiels.
Dans ce billet, nous commentons les 5 premières préconisations en rappelant les bases scientifiques sur lesquelles elles s'appuient. Deux autres billets suivront
LE PARCOURS DE SANTÉ HYBRIDE.
1ère préconisation
Les parcours de soins alternant les soins distanciels et les soins présentiels caractérisent la médecine hybride du 21ème siècle. C’est par l’alliance de la clinique et des technologies que l’organisation territoriale des soins garantira une meilleure performance dans la prise en charge des patients par une équipe de soins.
2ème préconisation
Cette médecine hybride doit reposer sur des organisations professionnelles innovantes fondées sur les compétences des différents professionnels constituant des équipes de soins de premier et de second recours au sein des multiples structures des secteurs sanitaires et médico-sociaux pour une meilleure prise en charge globale et un pilotage des parcours fondé sur la coordination des équipes de soins:
3ème préconisation
Cette médecine hybride ne peut se mettre en place qu’avec des coopérations organisées entre les différents professionnels de santé sur un territoire de santé. L’évaluation des organisations professionnelles pour des soins distanciels doit montrer, par des études contrôlées et randomisées, leur non-infériorité par rapport aux soins présentiels.
Il est recommandé par la HAS de faire participer les patients à ces évaluations en intégrant l’expérience organisationnelle telle que vécue par le patient, au cours des soins distanciels (PREMs pour Patient-Reported Expérience Measures), et ainsi que les résultats thérapeutiques obtenus par les nouvelles organisations distancielles (PROMs pour Patient-Reported Outcome Measures)
4ème préconisation
Les soins distanciels, en particulier les diverses formes de téléconsultation, doivent s’adapter au parcours de santé hybride du patient pour réussir à s’imposer comme un moyen essentiel d’assurer en toute sécurité et qualité la continuité des soins, notamment pour les patients atteints de maladies chroniques.
5ème préconisation
A cet égard, la pratique des soins distanciels, avec toutes les formes de la télésanté (téléconsultation, téléexpertise, télésurveillance, télésoin), nécessite, afin de conserver leur qualité, l’usage de Mon Espace Santé (MES), notamment le Dossier Médical Partagé (DMP). Il permet en sécurité de compléter l’interrogatoire du patient et de tracer le compte rendu de l’acte réalisé et des prescriptions faites. La disponibilité d’un dossier partagé entre les professionnels appelés à intervenir est fondamentale et son accessibilité autorisée par les patients doit être facilitée pour les médecins et autres professionnels de santé.
LES PREUVES SCIENTIFIQUES DANS LA LITTÉRATURE INTERNATIONALE